Les chrétiens victimes de la « torture blanche » dans les prisons en Iran

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Selon MvoicesIran, la « torture blanche » est « l’une des méthodes de torture les plus brutales utilisées dans les prisons iraniennes aux côtés de la torture physique ».

MvoicesIran, organisation qui défend la liberté de croyance et les droits des minorités religieuses en Iran, s’est entretenu avec le directeur exécutif de Article 18, Mansour Borji, qui leur a fait part de l’impact de la « torture blanche » sur les chrétiens détenus en Iran.

La « torture blanche » ne relève pas de la torture physique mais de la torture psychologique. Elle consiste en la privation sensorielle complète et l’isolement de la victime. Mansour Borji parle d”un « type de technique de torture psychologique, dans laquelle les privations sensorielles sont répétées sous diverses formes ». Il s’agit, selon MvoicesIran, de « l’une des méthodes de torture les plus brutales utilisées dans les prisons iraniennes aux côtés de la torture physique ».

Mansour Borji explique :

« Dans le cas des détenus chrétiens, de nombreux rapports font état de l’usage prolongé du bandeau sur les yeux et de la détention dans des cellules sombres sans éclairage. Ces rapports contrastent complètement avec les cas habituels de torture blanche, comme le bombardement de lumières 24 heures sur 24 ou la lecture constante de la même musique. »

Article 18 vient en aide aux chrétiens qui ont été détenus en Iran, mais aussi aux membres de leurs familles qui ont subi un « traumatisme secondaire ». Mansour Borji revient sur les séquelles de cette « torture blanche ». Il note des conséquences physiques, « telles que faiblesse ou fatigue extrême, battements cardiaques irréguliers, essoufflement, étourdissements, maux de tête quotidiens chroniques et troubles digestifs ». Mais selon lui, « il semble que la santé mentale et les problèmes psychologiques aient des impacts plus négatifs sur leur vie que les problèmes physiques ».

« L’un des troubles les plus courants parmi les victimes de la torture blanche est la perturbation du sommeil. En plus de l’insomnie, beaucoup d’entre eux ont des cauchemars constants, dans lesquels la victime se souvient des événements traumatisants et les éprouve encore et encore. Ces souvenirs évoqués entraînent une agitation et un stress fréquents ou constants. »

Le directeur exécutif d’Article 18 poursuit en révélant l’impact de la déconnexion au « monde extérieur ».

« L’isolement cellulaire et les interrogatoires à haute pression, qui peuvent durer des jours, des semaines, voire des mois, provoquent une angoisse mentale. L’une des premières conséquences d’une douleur ou d’une souffrance intense est d’être déconnecté du monde extérieur et de ne pas savoir où se trouvent les proches de la victime ou s’ils vont bien. Donner de fausses informations à un détenu, comme une arrestation, une maladie ou la mort d’un parent, et dans de nombreux cas même menacer d’interroger ou d’agresser les frères et sœurs, le conjoint ou les enfants du détenu, peut conduire à la psychose de la victime. »

M.C.


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